Le matin dans la jungle commença comme d’habitude avec un entraînement collectif. Le lion Kuba, dans son chapeau bleu préféré, faisait des étirements avec des mines dramatiques, comme si chaque inclinaison était le plus grand exploit de l’histoire de la jungle.
— Je sens mes muscles se réveiller ! — annonça-t-il, en faisant une profonde inclinaison. — Un détective doit toujours être en forme !
La souris du désert Patrycja s’entraînait à sauter par-dessus des baguettes qu’elle avait elle-même disposées à intervalles réguliers. De temps en temps, elle ajustait sa loupe qui pendait à son cou pour ne pas gêner ses exercices.
— Vitesse et précision, c’est la base d’une bonne enquête — dit-elle, en sautant par-dessus les baguettes suivantes.
La girafe Zofia étirait élégamment son long cou, très haut, encore plus haut, jusqu’à presque toucher les feuilles des palmiers les plus hautes.
— De là-haut, on voit toute la jungle — soupira-t-elle avec satisfaction. — Aucune piste ne peut se cacher !
Le fourmilier Alfred faisait des drôles de mouvements avec son nez, en le faisant tourner à droite et à gauche, en haut et en bas.
— Ça améliore l’odorat — expliqua-t-il, voyant les regards amusés de ses amis. — Grâce à cela, je peux percevoir une odeur même datant de trois jours !
Après l’entraînement, vint l’heure du petit-déjeuner. Chacun avait son préféré :
- Patrycja croquait des biscuits au fromage selon une recette secrète de sa grand-mère.
- Zofia dévorait des biscuits de palme, attrapés directement de la plus haute étagère.
- Kuba mangeait des biscuits au steak, dont l’odeur obligeait Alfred à s’éloigner.
- Alfred savourait des biscuits aux fourmis, cuits la veille.
— Ah, la force pour toute la journée ! — soupira Kuba, en secouant les miettes de sa crinière et en regardant sa collection de chapeaux.
Une fois le repas terminé, commença la séance quotidienne de conseils pour les habitants de la jungle. Les détectives s’assirent autour d’une table ronde, et Patrycja ouvrit son cahier.
Le premier à arriver fut le perroquet Patryk, tout ébouriffé :
— Au secours ! Quelqu’un déplace toujours mes plumes dans d’autres nids !
— Calme-toi, Patryk — dit Patrycja gentiment. — Depuis combien de temps cela se passe-t-il ?
— Depuis trois jours ! Au début, je pensais que c’était le vent, mais maintenant je suis sûr que c’est fait exprès !
— J’ai noté tout. On s’en occupera — conclut-elle.
Ensuite, l’éléphant Stefan arriva, l’air bouleversé.
— Ma chère masque de boue a disparu ! — gronda-t-il. — Je l’avais gardée dans un petit trou à côté du marais… mais ce matin, le trou était vide !
— Il faut vérifier les traces près du marais — proposa Zofia.
— Excellente idée — approuva Stefan. — Cette masque est mon trésor, selon une recette de ma ancêtre éléphant.
Enfin, la loutre Wanda arriva, très excitée.
— Sur les grandes roches au-dessus de la rivière, il y a des dessins étranges ! Des symboles, des lignes, des points… Cela doit être important !
— Ah ! — dit Patrycja, en sortant sa loupe. — Ça ressemble à une affaire pour nous !
Après avoir appris que les dessins étaient apparus le matin même, les détectives décidèrent d’enquêter là-dessus en premier.
Guidés par Wanda, ils se dirigèrent vers les rochers.
— Cela me rappelle l’affaire de mon praprapradjed… — commença Kuba, gesticulant.
— Kuba, concentre-toi ! — l’interrompit Zofia, traçant une carte.
— Je sens quelque chose… de doux… — murmura Alfred, en reniflant.
Arrivés à la roche, ils découvrirent des symboles dessinés avec quelque chose de sombre.
— Ce ne sont pas des empreintes, elles sont dessinées ! — s’exclama Patrycja.
— Et là… des feuilles de palmier en cercle ! — ajouta Zofia.
— Quelqu’un a utilisé de la crème banane ! — renifla Alfred.
— Peut-être un message… une carte au trésor ? — s’interrogea Kuba.
— Regardez cette flèche ! Elle pointe vers l’autre rive ! — dit Patrycja.
— Je reconnais cette feuille ! Une seule palme dans la jungle en a comme ça — s’écria Zofia.
Ils traversèrent la rivière. Près d’un grand rocher en forme d’éléphant, Alfred renifla :
— Quelqu’un a laissé… un biscuit de palme !
Non loin, sous une palme solitaire, ils découvrirent une boîte cachée contenant :
- des plumes colorées (de Patryk),
- des restes de la masque de boue de Stefan,
- un papier :
« Merci pour les jeux ensemble ! Votre Ami Mystère »
— Ce n’était pas un vol, mais un jeu de cache-cache ! — rit Patrycja.
Soudain, Patryk réapparut, très satisfait de lui-même.
— C’est moi ! Je voulais voir si quelqu’un résoudrait mes énigmes.
— Ah, tu es un petit diable ! — rit Kuba.
— Tu as pris ta propre plume ? Et la masque ?
— Oui, c’était pour le jeu ! Et les dessins, pour tester vos talents.
— La prochaine fois, utilise moins de crème banane — gronda Alfred.
— Je m’en souviendrai ! — promit Patryk.
De retour au village, ils restituèrent les objets. Stefan pardonna Patryk. Le soir venu, les détectives se réunirent autour du feu :
- Kuba racontait une histoire dramatique et sûrement exagérée.
- Zofia dessinait une carte de leur expédition.
- Patrycja notait tous les détails dans son journal.
- Alfred préparait des biscuits spéciaux palmier-fourmis.
Ils sentaient délicieusement bon…